Kaldûn
Trois peuples, trois révoltes, trois continents.
1871, après la révolte de Mokrani, le pouvoir colonial français décide la déportation des insurgés Algériens vers la Nouvelle-Calédonie, dans des bateaux partis du Havre et chargés de Communards, dont la militante anarchiste et féministe Louise Michel. À leur arrivée, les Algériens sont envoyés sur l’Île des Pins où un statut particulier leur interdit le rapatriement familial et d’attribuer des prénoms arabo-musulmans à leurs enfants. En 1878, pendant la révolte kanak, les déportés sont enrôlés par l’administration coloniale pour mater l’insurrection qui verra la mort du leader indépendantiste, Ataï. Sa tête, exposée au Musée de la Société d’anthropologie de Paris sera ensuite exhibée à l’Exposition universelle. En 1880, les Communards bénéficient d’une amnistie, les Kabyles du Pacifique, finiront leur vie en Nouvelle-Calédonie, dans l’attente de la leur…
Avec Kaldûn – théâtre musical, nous glisserons d’un continent à l’autre et nous parlerons trois langues pour mieux comprendre celle de la révolte. Depuis la Commune de Paris, en passant par Bejaïa et la révolte des Mokrani en Algérie, jusqu’à l’insurrection Kanak de 1878, nous sonderons ces histoires de luttes et de combats pour la dignité humaine. Ces révolutions qui fondent, aujourd’hui encore, le socle de notre identité commune. Les acteurs-chanteurs, dans une adresse directe au public, puis sous une forme dialoguée, incarneront et porteront le récit épique, intime et politique. La musique électronique et acoustique, une fois encore, traversera les hémisphères pour créer un horizon commun.