Kaldûn

texte et mise en scène Abdelwaheb Sefsaf

Trois peuples, trois révoltes, trois continents.

Dans Kaldûn, nous glisserons d’un continent à l’autre et nous en parlerons les langues pour mieux comprendre celle de la révolte. Depuis la Commune de Paris en passant par Béjaïa et la révolte des Mokrani, jusqu’à l’insurrection Kanak de 1878, nous sonderons ces histoires de luttes et de combats pour la dignité humaine, ces révolutions qui fondent, aujourd’hui encore, le socle de notre identité. Autour du récit d’Aziz, se construit la chronologie de notre histoire. Il est le narrateur qui devient personnage quand son destin rencontre celui de Louise Michel, de Bou Mezrag El Mokrani et de Ataï. Il est le fil conducteur qui nous mène de la Casbah de Béjaïa à la rade de Brest, de Nouméa au quartier de Belleville, de Sydney à Marseille.

Sur un plancher à la dérive comme un pont de bateau, nous évoquerons la longue traversée qui conduisit les insurgés vers leur exil lointain. Les instruments de musique, ballottés de cour à jardin et de jardin à cour, suggéreront les tempêtes et les tourments. Les neuf musiciens de l’ensemble de musique ancienne, les cinq comédien.nes et le formidable danseur, slameur kanak, Simanë Wenethem, dans une adresse directe au public, puis sous une forme dialoguée, incarneront et porteront ce récit épique, intime et politique. La musique, une fois encore, traversera les hémisphères pour créer un horizon commun. Abdelwaheb Sefsaf

Espace Pro
Disponible en tournée 23/24
Création | Production
Musique Théâtre
Dès 15 ans |
1h 45
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Distribution

 

avec Laurent Guitton, Lauryne Lopès de Pina, Jean-Baptiste Morrone, Johanna Nizard, Malik richeux, Abdelwaheb Sefsaf, Simanë wenethem
Canticum Novum Emmanuel Bardon, Henri-Charles Caget, Spyridon Halaris, Léa Maquart, Artyom Minasyan, Aliocha regnard, Gülay Hacer Toruk
assistanat à la mise en scène Jeanne Béziers
dramaturgie Marion Guerrero
composition musicale Aligator (Sefsaf / Baux)
direction musicale Georges Baux
arrangements et adaptation musicale Henri-Charles Caget
scénographie Souad Sefsaf
lumière Alexandre Juzdzewski
vidéo Raphaëlle Bruyas
son Jérôme Rio
construction décor Les Ateliers d’Ulysse
régisseur général Arnaud Perrat

production déléguée compagnie Nomade in France / producteurs associés Canticum Novum (direction Emmanuel Bardon) et le Théâtre de Sartrouville et des Yvelines–CDN / coproduction la Comédie de Saint-Etienne – CDN, Le Sémaphore – Cébazat, Scène nationale Bourg-en-Bresse, le Théâtre des Célestins – Lyon, La Comédie de Colmar – CDN, ADCK Centre culturel Tjibaou – Nouméa (Nouvelle-Calédonie), Studio 56 – Ville de Dumbéa (Nouvelle-Calédonie), Théâtre Molière Scène nationale de Sète – Archipel de Thau, Le Carreau Scène nationale de Forbach, ACB – Scène nationale de Bar-Le-Duc, Festival Détours de Babel, Espace Culturel des Corbières / avec le soutien du CNM
la compagnie Nomade In France et Canticum Novum sont conventionnés par le ministère de la Culture (DRAC Auvergne Rhône-Alpes), la Région Auvergne Rhône-Alpes, la Ville de Saint-Étienne et le Département de la Loire
photo © Raphaëlle Bruyas

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En savoir +

 

1870/ Les Prussiens sont aux portes de Paris, les communards descendent dans la rue. Ils refusent la capitulation et ne reconnaissent pas la légitimité du gouvernement. Le 21 mars 1871, les Versaillais réagissent militairement. Le 28 mai, après 72 jours, la Commune est vaincue à l’occasion des derniers combats livrés au cimetière du Père-Lachaise. Le 22 mars 1872, 3 800 communards sont condamnés à la déportation en Nouvelle-Calédonie.

1871/ Dans la colonie Algérienne, éclate la révolte de Mokrani. Le pouvoir colonial français décide la déportation des insurgés vers la Nouvelle-Calédonie. Ils embarqueront à Brest, à bord de l’Iphigénie et de La Loire dans des bateaux chargés de communards au nombre desquels Louise Michel et Henri de Rochefort, figures emblématiques de la Commune de Paris. Après 150 jours de traversée et 31 000 kilomètres parcourus dans des cages communes d’un mètre cinquante de haut, les communards et les maghrébins fraternisent. Ils sont frères et sœurs de lutte et ont un même destin, l’exil.

1878/ C’est la grande révolte mélanésienne. Dans la nouvelle colonie calédonienne, l’accaparement des terres continue sa remonté vers le nord depuis Nouméa. L’Etat se réserve la propriété des mines, des cours d’eau, de toutes sources ainsi que la bande littorale, traditionnelle zone de pêche des populations mélanésiennes. Les tribus qui protestent sont lourdement sanctionnées. En sept ans, les deux tiers de la population kanake sont décimés.
Ataï, grand chef de Komalé, incarne l’âme de la révolte. Après la récolte des ignames, il lancera l’attaque contre Nouméa. Le pouvoir colonial panique et la réaction militaire se veut énergique. Le 1er septembre, Ataï, son fils et son sorcier sont tués à coups de sagaies et décapités par Segou et ses hommes, les Kanaks de Canala. Louise Michel écrira : « Ataï lui-même fut frappé par un traître. Que partout les traîtres soient maudits ! » On brandit, têtes, bras coupés et corps décapités avant que la France n’expose elle-même la tête du grand chef Ataï au musée de la Société d’anthropologie et de l’exhiber à nouveau à l’Exposition universelle de Paris.

1880/ Alors que les communards bénéficient d’une loi d’amnistie, les Algériens du Pacifique, pour la plupart, finiront leur vie en Nouvelle-Calédonie. Après le bagne, ils resteront des prisonniers libres sur « Le caillou ». Là, ils fonderont de nouveaux foyers. Par l’entremise des sœurs du couvent Saint-Joseph, des candidates aux épousailles leur sont présentées. Le mariage est pour elles le seul chemin vers une possible liberté. Après 15 minutes dans une cahute de paille ou les prétendants balbutient quelques mots à travers les grilles d’un confessionnal, les noces sont célébrées.
Sur cette terre-tombeau ils fonderont leur terre-phœnix. Là-bas, ils réinventeront leur monde, avec une culture un peu oubliée, un peu bricolée, rafistolée, recousue, là-bas ils fonderont famille sans donner à leur enfants les prénoms musulmans que le pouvoir colonial leur interdit.

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Tournée 23/24

 

Création au Théâtre Molière, Scène nationale de Sète Archipel de Thau
le 19 octobre 2023
La Comédie de Saint-Étienne–CDN
du 14 au 17 novembre 2023
Théâtre des Quartiers d’Ivry CDN du Val de Marne
du 23 au 26 novembre 2023
Théâtre de Sartrouville et des Yvelines–CDN
du 29 novembre au 2 décembre 2023
Sémaphore de Cébazat
le 7 décembre 2023
Célestins, Théâtre de Lyon
du 13 au 17 février 2024
Le Carreau, Scène nationale de Forbach et de l’Est mosellan
le 14 mars 2024

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