Gisèle Halimi, une farouche liberté
Évoquer la figure de Gisèle Halimi et ses combats, peu après sa disparition, est un véritable défi que relève ce récit-théâtre porté par deux actrices au diapason.
Ariane Ascaride et Philippine Pierre-Brossolette se partagent au plateau l’impressionnante trajectoire de vie et d’engagement de Gisèle Halimi. La voix de l’avocate féministe, dans le timbre de sa jeunesse et de son plus grand âge, retentit, raconte, interpelle dans la mise en scène épurée de Léna Paugam, qui en a découpé la matière dense dans les entretiens entre Gisèle Halimi et Annick Cojean, publiés sous le titre Une farouche liberté aux éditions Grasset.
A partir d’un découpage en quatre chapitres (« De l’indiscipline », « De l’engagement », « De la sororité », « De l’indignation »), les deux actrices évoquent ses grands combats, le premier étant une « grève de la faim » entamée à 10 ans pour ne plus servir ses frères. Ils seront sans répit, de la lutte anticoloniale pour l’indépendance de l’Algérie jusqu’à celle pour l’auto-détermination du peuple palestinien. Menacée de mort par l’OAS pour sa défense des militants du FLN et de Djamila Boupacha, œuvrant pour le droit des femmes à se réapproprier leur corps et à pouvoir avorter librement, Gisèle Halimi sera sur tous les fronts jusqu’à son dernier souffle. Une force de vie et de transformation transmise avec enthousiasme