• Le Sorelle Macaluso

    [Les Sœurs Macaluso] en italien surtitré
    texte et mise en scène Emma Dante

    Dans un jeu frontal et sans superflu, les sept sœurs Macaluso sont là, devant nous, débordantes de vie et de colère, le verbe truculent, les blessures saillantes, et la joie toujours vive.

    Une joie bruyante et tapageuse, comme une nécessité pour survivre. Avec elles, on plonge au cœur d’une histoire familiale tressée de drames, de conflits, de rêves inachevés. Présent et passé s’enchevêtrent, vivants et morts se retrouvent dans une danse sublime des corps. Avec elles, on passe sans crier gare du grotesque à l’émotion pure.

    Figure de proue du théâtre contemporain italien, Emma Dante rit avec élégance de la mort, de la misère de Palerme et des relations familiales compliquées. Un théâtre visuel et viscéral, convulsif et flamboyant.

    proposé dans le cadre du Festival Du Val d’Oise

    Théâtre
    Grande salle numérotée | 1H10
    • ven. 13 nov. 15 : 20h30
    • sam. 14 nov. 15 : 18h00
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    Distribution

     

    avec Serena Barone, Elena Borgogni, Sandro Maria Campagna, Italia Carroccio, Davide Celona, Marcella Colaianni, Alessandra Fazzino, Daniela Macaluso, Leonarda Saffi, Stéphanie Taillandier
    assistanat à la mise en scène Daniela Gusmano
    lumière Cristian Zucaro
    armures Gaetano Lo Monaco Celano
    coproduction Teatro Stabile di Napoli, Festival d’Avignon, Théâtre National - Bruxelles, Folkteatern - Göteborg, en collaboration avec la compagnie Atto Unico - Sud Costa Occidentale / en partenariat avec le Teatrul National Radu Stanca - Sibiu. Spectacle créé dans le cadre du projet Villes en scène - Cities on stage, avec le soutien du Programme Culture de l’Union européenne / création 68e édition du Festival d’Avignon 2014 / © C. Cappellani

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    A savoir

     

    ENTRETIEN AVEC EMMA DANTE

    Quel a été pour vous le moment déclencheur de ce spectacle, son origine ? Une image ? Un livre ? Une phrase ? Un rêve ?
    La première chose qui m’a faite penser à ce spectacle, c’était un maillot de bain. J’étais à la mer, et sur la plage il y avait quatre sœurs un peu rondelettes qui  portaient des maillots de bain une pièce. Elles se baignaient les pieds en rigolant comme des gamines. Ces quatre sœurs devaient avoir environ 50 ans, mais une fois les pieds dans l’eau, elles redevenaient des enfants. J’avais été très impressionnée par cette régression qui se déclenchait au contact avec l’eau, qui est d’ailleurs le premier élément qui nous accompagne dans le ventre maternel. Suite à cette image, l’idée m’est venue d’imaginer une famille qui soit composée essentiellement de femmes adultes qui, toutes ensemble, redeviennent des enfants parce qu’elles sont traversées par leurs souvenirs d’enfance. Il y a aussi l’Étranger de Camus, qui m’a fait beaucoup réfléchir sur l’acceptation de la mort en tant qu’inévitable compromis avec la vie, la mort comme élément étranger et profondément naturel à la fois. Et puis il y a cette anecdote qui m’a été racontée par un ami. Une nuit, sa grande mère était dans le délire de la maladie et elle commença à hurler en appelant sa fille. Celle-ci se précipita près de son lit, et la mère lui demanda : « J’suis vivante ou j’suis morte ? » La fille répondit : « T’es vivante, maman ! » Et la mère de lui répondre : « Je ne te crois pas ! Je dois être morte depuis belle lurette, sauf que vous ne me dites rien de peur de m’effrayer ».

    Les sœurs Macaluso ont-elles un autre lien que le lien familial ? D’où viennent-elles ? De quelle époque ? De quel pays ? De quelle sorte de famille ?
    Les sœurs Macaluso sont liées les unes aux autres même après la mort ; leur condition de membres d’une même parentèle est éternelle et durable. Même « après ». Elles restent agrippées les unes aux autres par le biais du passé, mais aussi dans le présent et le futur, pas forcément par amour uniquement, d’ailleurs. Leur cohabitation se déroule dans la haine comme dans l’amour, dans la joie comme dans la disgrâce, dans la vie comme dans la mort. Elles ne peuvent se séparer des autres membres de la famille non plus : le père, la mère et le fils d’une des sœurs. La famille Macaluso est enfermée dans un enclos d’où il lui est impossible de sortir.

    Comment s’est écrit le spectacle ? À partir d’improvisations ? De textes écrits ?
    Quand j’écris pour le théâtre, mon point de départ est une impulsion, une question : où vont les morts ? Je ne suis pas croyante, c’est pourquoi j’éprouvais le besoin de m’interroger sur l’absence de ceux qui continuent d’être uniquement dans le souvenir. Les gens que nous avons aimés finissent dans le vide et la scène
    représente pour moi ce « vide » qui accueille les âmes perdues.

    Quelles étaient vos exigences vis-à-vis des comédiens ?
    Dans Le Sorelle Macaluso, les acteurs font très attention à chaque détail, ils ont beaucoup travaillé autour de l’improvisation, en cherchant, avec mon aide, de faire jaillir leurs propres questions intimes autour du thème de la mort et de la perte. Nous avons fait beaucoup d’ateliers de préparation pour étudier les marionnettes
    siciliennes et la façon de se tenir qui leur est propre, pour pouvoir raconter de façon symbolique la bataille entre la vie et la mort.

    Savez-vous aujourd’hui, avec Les Soeurs Macaluso, de quoi vous voulez parler quand vous faites du théâtre ? Savez-vous quel est votre sujet récurrent ou principal ? Votre obsession profonde ?
    Le thème de la mort est sans doute un thème récurrent. Le théâtre est un moyen de dépasser le tabou de la mort, de l’accepter, d’apprendre à ne pas oublier ceux qui ont vécu et qui ont fait quelque chose pour nous. L’exercice de la mémoire est, pour moi, la pratique la plus importante lorsqu’avec ma compagnie, j’interroge les thèmes qui sont depuis toujours en lien avec l’être humain.

    propos recueillis par Pierre Notte, traduction Anna D’Elia

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    La presse

     

    "Ce qui touche chez Emma Dante, c’est cette vérité humaine de chair et de sang, jamais abstraite, jamais triviale dans sa crudité."
    Le Monde

    "La distribution est éblouissante d’évidence et bouscule les spectateurs jusqu’aux tréfonds."
    La Croix

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