Portrait chinois

Le quotidien de K. est une routine bien réglée : se lever, déjeuner, se préparer pour aller travailler, … Mais K. n’a pas vraiment les pieds sur terre. Il ne tient pas en place car il tourne littéralement en rond. Dans un environnement qui lui est hostile, K. a besoin de se « refaire le portrait » pour avancer et va solliciter l’aide de celles et ceux qui l’entourent.

À la manière d’un kaléidoscope, ce spectacle nous propose une vue éclatée d’un bonhomme en marge, consumé par un feu qu’il ne maîtrise pas. Karim Messaoudi s’inspire du portrait chinois – jeu littéraire où il s’agit de déceler, à travers un questionnaire, certains aspects de la personnalité d’un individu – pour créer un jeu vivant qui met en lumière différentes facettes de K. Évoluant sur un plateau rond large qui tourne plus ou moins vite, le corps de l’interprète est mis à l’épreuve de l’équilibre, de la force centrifuge et d’un mouvement perpétuel. De cette précarité physique et émotionnelle naît une gestuelle acrobatique et drôle qui nous ouvre les portes de l’imaginaire de K.

Le Joueur de flûte

Dans une ville peuplée d’habitants égoïstes et administrée par une mairesse malhonnête, les rats prolifèrent dangereusement. Seul un musicien, qui a le pouvoir d’attirer les animaux dans la montagne aux sonorités de sa musique, parvient à régler le problème. Mais n’obtenant pas la rémunération qui lui a été promise, il décide de se venger…

Joachim Latarjet adapte le conte traditionnel des frères Grimm, Le Joueur de flûte de Hamelin, et le transpose dans notre monde contemporain. Avec humour, gravité et poésie, il révèle les dégâts causés par la bêtise et l’ignorance humaines, et leur oppose un pouvoir tout aussi puissant, celui de la musique… Dans un dispositif scénique composé d’un plan horizontal (symbolisant tantôt la campagne tantôt la ville) et d’un plan vertical (un écran vidéo), il compose un spectacle en clair-obscur, où le comique des personnages et des situations côtoie le mystère et l’inquiétant. À la fantaisie des dialogues et des chansons interprétés par Alexandra Fleischer répondent les sonorités et les mélodies envoûtantes de la guitare et du trombone de Joachim Latarjet. La puissance originelle du conte resurgit au cœur de ce duo animé de forces contraires : elle est propice à éblouir, effrayer, amuser, mais aussi questionner les enfants… en les laissant libres de se forger leur propre interprétation.

Le Procès de Goku

Le juge fait entrer Goku dans la salle de classe. B-Boy Goku doit aujourd’hui plaider sa défense devant les élèves, ses jurés durant le temps de l’audience. Car lors de ses derniers battles de break, il a fait le King loop step, un pas déposé relevant du code de la propriété intellectuelle. Goku plaide son innocence. La joute verbale entre Goku et le juge nous fait entrer dans la complexité de la construction de la danse, dans les méandres de l’imagination créative, et nous fait réfléchir sur les notions de liberté, de responsabilité, d’héroïsme et d’héritage. La joute verbale entre Goku et le juge, appuyée par la danse, se transforme peu à peu en battle…

Signée par la chorégraphe et auteure Anne Nguyen, Le Procès de Goku est une pièce pour deux comédiens-danseurs. Le procès, dont l’enjeu est exalté par l’intensité du dialogue entre les deux personnages, est ponctué de démonstrations dansées. Le spectacle joue entre l’absurde et le tragique d’une situation qui frôle le fantastique tout en soulevant des questionnements profonds sur nos valeurs.

L’Encyclopédie des super-héros

Benoit a une idée géniale, il va créer la première bande-dessinée théâtrale du cosmos ! Et quoi de mieux qu’une histoire de super-héros pour commencer son grand projet ? Aidé par ses amis Bénédicte et Camille, Benoit se lance dans la fabrication des costumes et des accessoires, chacun se trouve des super-pouvoirs et, emportés par leur fantaisie et leur inventivité, le spectacle peut commencer… Mais qui sait ce qui peut arriver à Sartroucity !

Thomas Quillardet raconte notre fascination, enfants et adultes, pour ces héros et héroïnes qui symbolisent notre besoin de protection et notre fantasme de posséder des super-pouvoirs qui régleraient tous les problèmes. Un comédien et une comédienne interprèteront les deux « inventeurs-poètes », tout en incarnant la multiplicité des personnages qui constituent la généalogie complexe de nos super-héros et héroïnes favoris. De la vignette dessinée au cadre de scène, le metteur en scène souhaite relever le défi esthétique consistant à retranscrire l’univers des comics au théâtre, pour mieux en jouer et le détourner. Avec du carton, du papier, des manipulations d’objets, il s’agira de réaliser des prouesses avec les moyens du bord… et de réinventer « ces bouts d’enfance et d’adolescence qui s’accrochent furieusement à l’adulte que nous sommes ».

C’est mort (ou presque)

Il arrive souvent que pour passer le temps l’on se retrouve dans une librairie à flâner en regardant les livres sur les présentoirs. C’est la qualité des présentoirs qui fait la qualité d’une librairie. Cette librairie avait de jolis présentoirs. Ou plutôt, les livres présentés sur les présentoirs donnaient envie d’être lus. Ce jour-là donc, dans cette librairie aux jolis présentoirs, un livre attirait mon attention car il avait un bandeau, comme ceux que l’on met lorsqu’un livre a gagné un prix. Sur ce bandeau il était écrit « Charles Pennequin ». Charles Pennequin n’est pas un prix, Charles Pennequin est un grand auteur. Le bandeau bleu et le présentoir avaient été efficaces, j’achetais ce livre au titre magnifique : Pamphlet contre la mort. Ce livre, qui est un recueil de textes, se moque donc de la mort. Il se coltine la mort bien en face, la regarde bien et lui fait sa fête. C’est un pamphlet. Il y a donc une idée d’outrance, de tonitruance même. Il y a de l’excès, de l’humour (on rit beaucoup à la lecture de Pamphlet contre la mort). Mais il y a sur- tout de la poésie dans les textes de Charles Pennequin, ancien gendarme devenu écrivain-poète. Pour moi qui suis musicien, composer à partir de ces textes est apparu comme une évidence car les mots de Pennequin « sonnent bien ». Dans le sens musical du terme. Les phrases de Pennequin avancent en spirale. Ce sont des boucles qui avancent. Chaque phrase, chaque idée se développe en se nourrissant de ce qui vient d’être écrit, poussant à chaque fois plus loin dans l’idée, creusant dans l’idée, creusant dans la phrase, creusant tout au fond pour voir jusqu’où ça peut tenir. Plutôt qu’une spirale: un ressort. Car il y a de la force à chaque idée qui se développe, à chaque phrase qui s’écrit. Il y a de la force et du rebond. Et alors, comme j’aime travailler la musique à partir de boucles et de ritournelles, l’écriture de Charles Pennequin m’a immédiatement plu, m’a immédiatement parlé, concerné. Je suis musicien et j’aime mettre de la musique sur les textes et j’aime mettre des textes en musique. Sur ce projet, comme Charles Pennequin qui pousse les mots au plus loin j’ai envie de faire de même musicalement, c’est à dire de suivre au plus près les mots, de les faire miens ces mots et de donner à entendre ce qu’ils expriment de colère, de rage, de drôlerie irrésistible, de profonde mélancolie. Joachim Latarjet

Table ronde

avec Éric Aubry, directeur de La Paperie–Angers (Centre national des arts de la rue et de l’espace public)
Élisabeth Rojat-Lefebvre, architecte et urbaniste, directrice du CAUE 78 – Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement des Yvelines

en présence de Sylvain Maurice, metteur en scène et directeur du Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN
et Marie-Christine Léger, secrétaire générale du Théâtre de Sartrouville et des Yvelines

modérateur Pascal Le Brun-Cordier, responsable du Master Projets culturels dans l’espace public à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur de l’agence Vertigo In Vivo, création artistique et projet urbain

Depuis sa première édition en 1997, Odyssées en Yvelines s’est régulièrement interrogé sur ses missions, son développement et son évolution sur le territoire. Aujourd’hui, la position singulière de notre Centre dramatique national au sein de Sartrouville et du territoire, ainsi qu’un programme de renouvellement de notre quartier nous donnent l’occasion de réfléchir à la place des théâtres dans les villes. Cette Table ronde est une réflexion à partager sur l’évolution de nos équipements, leurs projets et le lien avec les populations.

Navette depuis Paris-Etoile

A l’occasion du spectacle Bibi, une navette exceptionnelle aller-retour est mise en service gratuitement depuis Paris, Place de l’Etoile. Départ une heure avant la représentation. Rendez-vous 2, avenue de la Grande-Armée 75017 Paris (réservation indispensable)

Dans la limite des places disponibles

La 7e Fonction du langage

Qui a commis le crime ? Bayard, inspecteur des Renseignements généraux, débauche Simon, jeune prof de lettres, pour mener l’enquête… Ce duo, qui emprunte aussi bien à San Antonio qu’à Sherlock Holmes, enquête de Paris à Venise en passant par les États-Unis. Qui se cache derrière le masque du Grand Protagoras, Maître du mystérieux Logos-Club ? Le mobile du meurtre est-il « la septième fonction du langage », qui donne un pouvoir de conviction démesuré à celui qui la connaît ? La communication va-t-elle prendre le pouvoir sur la puissance des mots ?

Sylvain Maurice a réuni un trio d’orateurs – Constance Larrieu, Pascal Martin-Granel, Manuel Vallade – qui rivalisent d’ingéniosité et d’éloquence. Leurs joutes verbales – rythmées par la musique de Manuel Peskine – sont aussi profondes que ludiques. Elles racontent, grâce aux dialogues affutés de Laurent Binet, la grandeur du verbe et ses limites, et peut-être la fin des utopies.

Le Barbier de Séville

Opéra bouffe sans doute le plus célèbre de l’histoire de la musique, il est une éternelle source de délices. Transposé dans les années cinquante avec un décor aux accessoires kitsch, sa mise en scène est à la fois intelligente et vive. L’histoire :  un vieillard amoureux prétend épouser sa pupille. Un jeune amant plus adroit la prévient et la conquiert. Elsa Dreisig, la Rosina de ce Barbier de Séville, a reçu le prix de la révélation lyrique aux Victoires de la musique classique 2016.