Au fil d’un récit passionnant, on suit la carrière de ce champion d’exception, admiré mais mal-aimé du public qui lui préférait l’éternel second, le sympathique Raymond Poulidor. Réalisant une performance physique et théâtrale, le comédien campe avec une vibrante intensité à la fois le sportif hors norme et l’homme à la vie privée compliquée.
Archives : Evénements
Evenements du CDN
Katia Guerreiro
Le fado est né au début du xixe siècle au Portugal. Son nom vient du latin fatum, qui signifie destin. Les chants sont nés dans les bas-fonds de Lisbonne avant d’atteindre les oreilles de la bourgeoisie. Les paroles évoquent des amours impossibles, des jalousies, la nostalgie, le chagrin, l’exil. Digne héritière d’Amalia Rodrigues, Katia Guerreiro incarne mieux que tout autre la voie originelle de ce fado. Une voix captivante pour un concert unique.
Horizon
Avec Horizon Philippe Ménard prend de la hauteur et redimensionne notre place d’humain, entre ciel et terre, face à l’horizon. Il nous emmène dans une aventure chorégraphique qui nous immerge dans une « sensation du monde », dans une intimité organique de notre condition d’être humain dans sa quête de sens, face à l’infini. La danse prend ici toutes les allures d’une énigme à résoudre : comment se sentir vivant, ensemble ?
La Veillée
Autrefois, à la nuit tombée, on se retrouvait autour d’un feu de bois. Tout le monde venait, la famille, les amis, les voisins. On parlait, on riait, on dansait aussi. C’était la veillée. Une tradition que ranime dans un spectacle chaleureux et iconoclaste le metteur en scène Pascal Rome. Assis sous les lampions, Mme Champolleau et M. Gauthier, héros fictifs mais vrais comédiens, causent : des étoiles, des extraterrestres, de fondue savoyarde, de Brigitte Bardot. Et ils chantent Maladie d’amour ou un tube de Dylan. Le public, subjugué, suspendu à ce moment de grâce, boit leurs paroles sans aucune envie de se lever pour rentrer chez lui et regagner sa solitude.
Mélissa Laveaux
Nourrie d’influences plurielles, allant de Joni Mitchell à Billie Holiday, sans oublier Nina Simone ou le groupe Arcade Fire, Mélissa Laveaux est l’artisane d’une musique folk langoureuse mâtinée de pop et d’influences caribéennes. Avec Radyo Siwèl, son nouvel opus, elle parcourt l’histoire de son pays d’origine, Haïti, occupé par les États-Unis de 1915 à 1934.
Pour résister, le peuple créole avait développé tout un arsenal de chansons à double sens. Entonnées par son modèle Martha Jean-Claude (1919-2001) – légende de la musique haïtienne – elles ont marqué l’artiste par leur puissance humoristique, mélodique et séditieuse. Avec ces mélodies, pour certaines centenaires, la chanteuse-guitariste d’Ottawa explore l’âme de l’île antillaise de ses parents et révèle une intense facette de son talent de diseuse de belles aventures.
Louise, elle est folle
suivi d’une conférence
Mai 68, le chaos peut être un chantier
Deux femmes s’adonnent à un désopilant ping-pong verbal. Elles y soulignent la folie du monde, questionnent la société et les idées reçues, les formules matraques qui appauvrissent la pensée, le langage. Elles utilisent des mots dont elles vérifient à tout moment la signification, l’intensité et la charge émotionnelle. Elles parlent pour renverser l’évidence, le cliché et mettre en avant la bêtise et l’absurde. Elles se demandent comment changer les choses.
Leslie Kaplan, auteure de ce texte loufoque, interroge avec impertinence ce qui ne va pas de soi dans notre société et notre rapport aux autres. Une traversée des apparences jubilatoire suivie d’une conférence et d’impromptus burlesques sur le pouvoir, les privilèges, la consommation. Les thèmes débattus : quelle société voulons-nous ? Où en sommes-nous de la révolution française, de mai 68 ?
Stage hip-hop
Stravinski remix
Au début du XXe siècle, Igor Stravinski révolutionnait l’idée qu’on se faisait de la musique dansée et livrait à la postérité des partitions flamboyantes, renversantes, parmi lesquelles le « cultissime » Sacre du printemps. Pour honorer cet artiste rétif à toutes les conventions, il fallait un chorégraphe capable de franchir lui aussi les frontières sans peur de mélanger les genres.
Farid Berki est l’homme de la modernité. Pour lui, il n’y a pas de barrières qui tiennent quand il s’agit de créer. Sur deux compositions de Stravinski, Scherzo fantastique et L’Oiseau de feu, il injecte une danse urbaine, venue de la rue, le hip-hop. Stravinski ne s’en porte que mieux.
Simon la Gadouille
Au retour des vacances de Pâques, l’école compte deux nouveaux élèves : Martin et Simon, qui se lient d’amitié et deviennent vite inséparables. La pièce raconte leur histoire poignante en marge des autres élèves de la classe, souvent impitoyables. Tendre et cruel, le texte de l’auteur écossais Rob Evans fait renaître les images du passé pour évoquer les touchantes difficultés d’être courageux quand on est enfant, et les remords qui collent parfois à l’âme des adultes.
Dans une relation très proche au public, le comédien, seul en scène, livre une interprétation remarquable des différents élèves, drôle et terrible à la fois. Un musicien accompagne cette traversée dans l’enfance, apportant au récit une très juste dose d’émotions. Bouleversant.
Arlequin poli par l’amour
« Arlequin, voudrais-tu aimer une personne qui te trompe ? » demande la fée. Pour mettre en scène ce texte de Marivaux, grand orfèvre du sentiment amoureux et de ses corollaires, la jalousie, le chagrin, le désir, il fallait une rock star du théâtre. C’est précisément ce qu’est Thomas Jolly qui, au Festival d’Avignon, a renversé de bonheur le public avec un spectacle de dix-huit heures.
Cette fois, quatre-vingt-dix minutes lui suffisent pour allumer le feu sur un plateau de fête où la musique semble rentrer dans le corps des jeunes comédiens qui courent, dansent et font de Marivaux le plus branché des auteurs dramatiques. Du vrai, du beau, du puissant théâtre populaire.