Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été

Lilas est née en France mais ses racines la relient à l’Algérie. Malade, elle décide de plonger dans le passé, de renouer avec ces origines dont elle sait si peu, comme pour tenter de conjurer cet avenir qu’elle ne connaîtra sans doute pas. Bientôt, elle découvre que son grand-père, footballeur professionnel, arrière gauche à l’OM, remportait la Coupe de France en 1938! Alors, d’abord par le prisme du football puis par celui de la langue et de la musique, elle s’engage dans une quête intime qui mêle héritage familial et histoire coloniale, malgré les réticences de son frère Harwan, peu enclin à se pencher avec elle sur la question. Avec délicatesse et simplicité, la jeune auteure et metteure en scène Anaïs Allais conte sa propre recherche, à la lisière de la petite et de la grande histoire.

Le Malade imaginaire

En 1673, Molière compose sa dernière pièce. Souffrant d’une grave fluxion de poitrine, il interprète lui-même le rôle d’Argan le bien portant, convaincu d’être malade, comme pour conjurer sa propre mort par le rire et la parodie. Il sera emporté à l’issue de la quatrième représentation. En 2001, Claude Stratz réinvente pour la troupe des Comédiens-Français cette partition mythique, lui offrant une mise en scène spectaculaire. La farce y est interprétée dans la forme imaginée par l’auteur: entrecoupée d’intermèdes carnavalesques chantés et dansés. Sur le grand plateau, treize comédiens et quatre musiciens nous font revivre cette version éclatante. Aux côtés de Guillaume Gallienne, qui se glisse pour la première fois dans le rôle d’Argan, la troupe du Français ravive cette langue oscillant entre fantaisie, satire et mélancolie. On y entend résonner les dernières confidences d’un génie.

Portrait de Ludmilla en Nina Simone

D’un côté Nina Simone, star mais aussi artiste au rêve brisé : devenir la première pianiste classique noire au monde. De l’autre Ludmilla, une comédienne et chanteuse, encore à l’aube de ses rêves. David Lescot met ici en parallèle les parcours de ces deux artistes, jusqu’à confondre leurs voix au plateau. De son timbre puissant et écorché, Ludmilla Dabo chante – magnifiquement – Simone. Interviewée par le metteur en scène, elle raconte à la première personne la vie de Nina et ses combats dans l’Amérique des années 50, tout en nous livrant ses propres réflexions en tant qu’artiste noire en 2019. Les temps ont-ils changé ? Le destin de l’une brille dans les rêves de l’autre, et l’âme de la diva américaine vient nous frôler, nous arrachant des frissons et des larmes.

Keren Ann

On se souvient de ses débuts avec Benjamin Biolay, avec qui elle co-signa l’album du grand retour d’Henri Salvador et son succès Jardin d’hiver. Depuis, elle a écrit sept albums et parcouru la scène pop internationale, semant ses chansons dans les répertoires d’artistes tels que Luz Casal, Stacey Kent, Asaf Avidan ou Anna Calvi. Bleue, disque lumineux et mélancolique placé sous le signe de l’eau, marque les retrouvailles de Keren Ann avec la langue française. Tissé de mots intimes, habité tour à tour de vagues tourmentées et de flots tranquilles, on y retrouve les mélodies hypnotiques dont elle a le secret. Celle qui aime la magie de la scène nous offrira un concert événement, autour de ce disque dont la force et la beauté nous emportent loin de l’agitation quotidienne.

Noé

En choisissant de s’inspirer du mythe de Noé pour ce nouveau ballet, Thierry Malandain aborde des thèmes qui lui sont chers : l’Humanité et son devenir, la destinée, l’environnement… De ce récit, le chorégraphe a retenu davantage la richesse symbolique que le message religieux. Par touches discrètes, Noé est ainsi jalonné de références, telles que l’Eau (tour à tour élément destructeur ou constitutif de la vie) ou encore le sacrement (symbolisé par le voyage dans l’Arche, dont l’Humanité sortira transformée). Loin de vouloir cristalliser les spectateurs dans une interprétation, Thierry Malandain en appelle à un universalisme pour nous laisser libres de nos ressentis et émotions.
En partenariat avec le Théâtre Alexandre-Dumas de Saint-Germain-en-Laye

Vivaldi & Co

Champion toutes catégories du concerto, Antonio Vivaldi en a composé plus de 500! Ce programme exceptionnel est consacré à cette forme musicale, dont le musicien italien est considéré comme l’inventeur. À l’époque, ses partitions ont circulé dans toute l’Europe et ont été recopiées, transcrites, imitées par de nombreux compositeurs. Ce concert, qui donne l’occasion d’entendre six solistes de l’Orchestre national d’Île-de-France, met à l’honneur cinq concertos de Vivaldi (pour deux cors, pour violon, pour piccolo et pour basson), un concerto pour alto de Telemann et un concerto pour basson de Graupner.
En partenariat avec le Service culturel de Maisons-Laffitte

Eh bien, dansez maintenant!

Un accordéon qui entame la mélodie du Bolero, de Maurice Ravel, sur un rythme aux légers accents cubains… Ou encore marimba, saxhorn baryton et accordéon qui conversent avec le violon solo de la Symphonie espagnole, d’édouard Lalo… Alliant le virtuose à l’originalité, la Symphonie de Poche fait renaître de grandes œuvres du répertoire orchestral, habillées de nouveaux arrangements et d’une identité sonore originale. L’ensemble musical propose des associations instrumentales aussi audacieuses qu’inédites: au quintette à cordes se mêlent saxhorn baryton, clarinettes, harpe, flûte, percussions et accordéon. Ce programme offre, autour de Ravel, Debussy, Lalo et Chabrier, un aperçu éclectique de l’empreinte laissée par la danse dans la création musicale française. Un concert à savourer en famille ou entre amis, que l’on soit spécialiste ou novice… pour porter un nouveau regard sur la musique «classique», ici délestée du protocole et des a priori auxquels elle est souvent attachée. Un vrai bonheur!

Cargo l’archipel d’Ether

Sol et Persil, deux voyageurs, atterrissent dans une contrée inconnue. Au cœur de ce paysage aux lumières et aux sons mystérieux, des découvertes et des rencontres extraordinaires les attendent, au fil desquelles leur complicité se trouvera grandie… À travers un dialogue fécond voire malicieux entre le mouvement des danseurs et celui des images animées, Carole Vergne et Hugo Dayot invitent le public à vivre une expérience visuelle, sensorielle, onirique. Ils nous ouvrent le monde des songes et nous proposent un voyage à la fois captivant et initiatique en compagnie de leurs deux petits héros. Un spectacle à partager en famille et hors des sentiers battus, pour laisser libre cours à son imagination.

Franito

Franito est un jeune prodige de la danse, fils d’une mamma espagnole aimante et protectrice qui essaie tant bien que mal de lui apprendre la vie… Les petites scènes du quotidien sont le théâtre de leur relation intense et chaotique. Pour son quatrième spectacle, Patrice Thibaud – ancien membre de la troupe des Deschiens – fait appel à Fran Espinosa. Ensemble ils rendent un hommage tendre au flamenco, associant sans le corrompre ni le caricaturer cet art avec la puissance comique du burlesque. Tandis que le danseur et son guitariste composent un tableau chorégraphique, musical et vocal qui avive la facette joyeuse du flamenco, le comédien sublime et poétise les gestes de tous les jours à travers son jeu de pantomime. La fusion de leurs pratiques crée une partition désopilante et profonde.

Titi Robin

Depuis 35 ans, le poète-musicien Thierry (Titi) Robin réactive
dans son œuvre une mémoire commune aux cultures
méditerranéennes, irriguant ses mots et ses compositions
d’influences allant d’Afrique du Nord jusqu’en Inde, en passant
par le sud des Balkans et le Machreq.
Dans son nouvel album, Rebel Diwana, l’artiste change de peau et d’outils sans rien abdiquer de son âme, de sa vision. Délaissant le oud et le bouzouq pour la guitare électrique, il s’entoure notamment d’un joueur de sarangi et d’un chanteur indien avec qui il mêle sa voix, pour une fusion musicale unique. Ensemble ils nous livrent sur scène ce recueil de poèmes acérés et sensuels, où se confondent les thèmes de la passion et de l’exil.