Il n’est pas encore minuit…

Après Le Grand C, les XY reviennent bien décidés à voltiger toujours plus haut. Cette fois, ils sont vingt-deux en piste, filles et garçons, tour à tour porteurs et voltigeurs, tous spécialistes du suspens et de la suspension. Châteaux, tourelles, pyramides et totems humains s’érigent au son d’un swing pétillant, très Harlem des années 20.

« Seul, on court plus vite. Ensemble, on va plus loin ». Telle est la devise du Collectif. Ensemble, ils dessinent un monde idéal, où prise de risque, générosité et solidarité font la loi. Leur bouillonnement acrobatique est animé par un esprit de fête, de liberté et d’humour. Il n’est pas encore minuit… Tant mieux ! Il est encore temps de s’émerveiller en famille.

Camille, Max et le Big Bang Club

Camille est une jeune fille de huit ans. C’est du moins l’âge qu’elle prétend avoir… Car on peut parfois douter de ce qu’elle nous raconte, Camille ! Menteuse ? Non, pas vraiment ! Elle aime juste se raconter des histoires et inventer sa vie. Justement dans sa vie, il y a Max, le saxophone qui y met beaucoup d’ambiance. Même si tout n’a pas toujours été simple entre eux…

Pendant cette leçon de musique, ils recréent le monde entier avec des notes, chantent l’histoire du saxophone, inventent un petit théâtre pour évoquer les joies et les peines de l’apprentissage musical… à travers leur histoire, se lit la richesse de notre relation à la musique : amoureuse, tumultueuse, réconfortante ou inquiétante, érudite ou insouciante, mais profondément intime et universelle.

Jeanne Cherhal

Avec cinq albums, deux disques d’or et une Victoire de la musique, Jeanne Cherhal est aujourd’hui une artiste incontournable de la scène française. Dotée d’un univers bien à elle, cette perfectionniste travaille d’abord scrupu-leusement la mélodie sur son piano avant de l’habiller de mots… Accompagnée de son instrument de prédilection, la grande brindille revient sur scène avec la profondeur, l’humour et la  douceur qui la caractérisent.

Dans ce solo, elle se veut libre. Totalement libre d’aller piocher tels ou tels morceaux, ceux qui lui ressemblent encore, ceux qu’elle aime terriblement jouer, ceux avec lesquels elle peut toujours nous surprendre. Car, avec elle, tous les coups sont permis pour donner à son répertoire un souffle nouveau.

Ça ira (1) Fin de Louis

Des comédiens, une foule occupent le plateau, mais aussi la salle, les fauteuils, les couloirs. Ils sont quinze, vingt, trente, peut-être plus encore… Ce sont des gens du peuple qui nous interpellent. Ils vont, viennent, luttent, grondent, se soutiennent, se déchirent. Nous sommes en l’an 1787, à l’aube d’un monde nouveau. Nous, spectateurs, sommes les témoins d’une Histoire qui se déploie dans la fièvre de l’action et des   débats qui la traversent.

A l’heure où 1789 est devenu un mythe auquel le présent ne cesse de nous renvoyer, Joël Pommerat nous plonge dans les premières années de la Révolution française, à l’intérieur d’une aventure politique et humaine qui rejoue l’invention du Contrat social.

Les Rustres

« À la maison, c’est moi qui commande ! » Le ton est donné. On ne s’amuse pas chez les Rustres, qui règnent en despotes sur leurs maisonnées. Bornés, râleurs, confits dans la nostalgie des temps anciens, ces marchands vénitiens en font voir de toutes les couleurs aux femmes de leur entourage.

Dans le Siècle des Lumières, Goldoni présente un monde où l’autorité des pères n’est plus de droit divin et où la soumission des femmes paraît déjà caricaturale. La modernité est en marche. C’est par les femmes que vont exploser les verrous de l’univers étriqué et machiste de ces bourgeois en déclin. La troupe virevoltante de la Comédie-française s’en donne à cœur joie dans cette guerre des sexes sans merci. Une comédie hilarante dont vous nous direz des nouvelles !

La Ludothèque

Profitez du spectacle grâce à la Ludothèque du théâtre « Les Enfants de la balle ! » qui propose un accueil adapté à l’âge de vos enfants, des activités ludiques sous bonne garde. Tarif unique 3€ sur réservation dès à présent et jusqu’à 48h avant la représentation.

• Inscription en ligne ou par mail à resa@theatre-sartrouville.com

Barbara – Fairouz

Adulées de part et d’autre de la Méditerranée, Barbara et Fairouz hantent l’imaginaire des chansons françaises et arabes. Ces deux grandes voix, contemporaines l’une de l’autre, ont chanté l’amour, la vie, les êtres et leurs combats. Dorsaf Hamdani les réunit dans un dialogue où les mélodies nées au Liban ou en bord de Seine semblent composées du même matériau.

Dorsaf Hamdani appartient à cette génération de chanteuses du Maghreb et du Moyen-Orient qui fascinent par le contraste entre leur attachement aux traditions musicales et leur modernité. Cette interprète d’exception nous transporte entre Nantes et Beyrouth avec une douce évidence.

Daniel Mille, Victoire jazz du Meilleur instrumentiste en 2006, débutait il y a trente ans en jouant quatorze notes (pas une de plus) dans le spectacle Lily Passion qui réunissait Gérard Depardieu et Barbara. Depuis, il s’est mis au service entre autres de Claude Nougaro, Jacques Higelin, Salif Keita, Nina Hagen et Jean-Louis Trintignant, avec qui il a enregistré trois albums.

Les Evénements récents

Une histoire… vraie

Jim Jones réunit quotidiennement dans le Pavillon – baraquement qui tient lieu d’agora – le millier d’adeptes qui l’a suivi dans la jungle du Guyana. Depuis plusieurs années, le groupe tente de vivre dans cet endroit en autarcie. Les journées sont rythmées par le travail éreintant, les maigres repas et les sermons interminables de celui qui se fait appeler « Papa ».

Le spectacle s’articule autour de 3 discours de Jones prononcés lors de cette vie recluse dans la jungle équatoriale. Dans le premier, il rend la justice à sa façon ; un adepte a tenté d’entrer en contact avec sa famille restée aux USA, dénoncé par un « frère », il va subir la colère du chef. Humilié en public et contraint de s’excuser en faisant allégeance au Père , son « jugement » est l’occasion pour Jones de rappeler les règles de la vie en communauté.

Quelques jours plus tard, lors d’une veillée, Jones va développer sa rhétorique manipulatrice et complotiste. Selon lui, le monde court à sa perte, les armées du monde entier s’affrontent, les scientifiques mettent au point des armes secrètes pour anéantir l’humanité, les grandes puissances mondiales s’accorderaient pour l’éliminer, lui et ses disciples… Une seule solution pour survivre, rester caché dans cette jungle, le seul abri sûr, et respecter à la lettre la discipline du groupe.

Et enfin, en ce soir du 18 novembre, Jones prononce son dernier discours. Le village vient de recevoir la visite d’une délégation de journalistes et de membres des familles des adeptes. D’abord séduite par la mise en scène du bonheur de cette vie communautaire, la délégation met vite à jour les abus violents du chef, la précarité des conditions de vie et la toute-puissance de Jim Jones. Pour le « révérend », être ainsi démasqué est insupportable. Dans un dernier élan de folie froide, il décrète un « comité de suicide révolutionnaire » et demande à ses adeptes réunis de se donner la mort. On dénombrera plus de 900 morts. Dans sa mégalomanie, et porté par son désir de postérité, Jones enregistre sur une bande tous ses discours, et ce dernier ne fait pas exception.

Sur cette bande, appelée aujourd’hui « Death Tape », Jones appelle ses adeptes vers la mort dans des propos glaçants et absurdes ; avec eux, le dialogue s’engage sur les possibilités d’échapper à cette solution, sur la nostalgie de leur vie communautaire, sur le sens de la vie… Après le massacre, la bande continue d’enregistrer le silence des corps allongés au sol, seule la musique diffusée par les haut-parleurs du temple résonne dans la jungle…

Xmas TraX

Par un procédé aussi mystérieux que celui qui transforme le blanc d’œuf en meringue, le jazz a toujours été associé à l’esprit de Noël. Que ce soit brillant ou sucré, kitsch ou moqueur, la plupart des chants de Noël sont des standards en plus d’être des traditionnels. Voilà donc une musique connue de tous en surface qui intéresse Alban Darche en profondeur. En grand amateur de Tim Burton, il s’est donc bâti son Étrange Noël à lui, et visite Christmas Town en compagnie de fidèles complices, avec la ferme intention de refaire la déco intérieure sans toucher aux murs. Une chose est sûre : à l’instar d’un bon vieux Jack Skellington, Noël ne sera plus pareil !

Noël, c’est la neige, le sapin, « Rosebud », le traîneau et le père Noel avec ses rennes, le rouge et le vert, « Jingle Bells », la famille, les retrouvailles et aussi le retour au foyer. A la tête de sa formation l’Orphicube, le saxophoniste Alban Darche s’attaque à cette thématique. La saison s’y prête, et le jazz occupe une grande place dans cette histoire, ayant toujours réussi la subtile manœuvre de transformer les traditionnels en standards. Ainsi, Ella Fitzgerald a repris Rudolph the Red-Nosed Reindeer, Louis Armstrong a habilement replacé Noël à Harlem ou à la Nouvelle Orléans. Comme Noël appartient à tous, Alban Darche n’a pas voulu laisser la part belle aux Anglo-saxons, imbattables dans ce domaine. Il réinvestit lui aussi Noël, se l’approprie avec des arrangements audacieux que servent les instrumentistes. Car Noël est aussi une histoire de famille pourl’Orphicube, où l’on retrouve la majeure partie des musiciens proches d’Alban Darche (Matthieu Donarier, Sébastien Boisseau, Christophe Lavergne, François Ripoche…). Il faut ajouter Marie-Violaine Cadoret pour le violon et Nathalie Darche au piano, toutes deux venues du classique.

Par un étrange mélange de chants connus, de souvenirs familiers et rassembleurs, d’émotions liées à l’enfance et de compositions personnelles du saxophoniste, la magie de Noël opère. Les arrangements puisent dans tous les idiomes que le jazz a pu développer au cours de son histoire (swing, dissonance free), mais également dans des formes de musiques traditionnelles ou folkloriques, un savant dosage entre arrangements empruntant tant au tango de Piazzola qu’aux grands compositeurs classiques. Une invitation au voyage par des modulations de thème au creux desquels se logent les interventions solistes des musiciens de cette belle mécanique. Les narrations se développent amplement (dans des pièces relativement courtes – contradictoirement). Ce sont des paysages, déployant une géographie aux couleurs de timbres, de brisures et de relances, qui nous embarquent pour le long cours. L’invention mélodique d’Alban Darche propose des airs aussi originaux qu’immédiatement accessibles ; sa manière à lui de faire d’un art intrinsèquement savant une musique populaire.