Queen Bishop

Lorsqu’un big-band de jazz décide de rendre hommage à l’un des plus grands groupes de rock de l’histoire, la rencontre s’annonce des plus détonantes ! Ce Queen Bishop, Alban Darche y travaille depuis plusieurs années. Sa découverte de Queen, assez récente, a vite débouché sur l’envie de s’approprier sa musique. Dès le départ, le saxophoniste a pensé ce travail comme un véritable show rock. Le Gros Cube a donc mis les petits plats dans les grands pour un projet d’envergure à l’image mégalo du groupe britannique : il voit la musique en grand !

Paris nous appartient

En confrontant La Vie parisienne, opérette qui prend pour toile de fond le flamboyant Paris du Second Empire pendant les grands travaux d’Haussmann, à un panorama du Grand Paris d’aujourd’hui, Olivier Coulon-Jablonka et le Moukden-Théâtre nous font voir comment s’invente le mythe de Paris comme capitale de la modernité au XIXe, et comment ce mythe continue à nous hanter à l’aube du XXIe siècle.

Woyzeck [Je n’arrive pas à pleurer]

Woyzeck [Je n’arrive pas à pleurer] est une exploration à travers la pièce de Georg Büchner. Le projet est d’entrelacer la tragédie ouvrière de Büchner et un autre texte fictionnel, Je n’arrive pas à pleurer, s’inspirant de l’histoire de mon père, un travailleur immigré, d’abord militaire, puis ouvrier spécialisé chez Dassault, il a construit le Rafale. Il venait d’une ex-colonie française, le Sénégal. Je n’ai jamais vu mon père pleurer. Aujourd’hui, je m’interroge sur cette absence de larmes.

A travers la confrontation et l’agencement des fragments fictifs de Büchner et de l’histoire d’un prolétaire déraciné, je désire aborder les thèmes de la dislocation culturelle, la sensation de sans-abri, sans patrie, et la suppression d’émotion. Raconter à travers Woyzeck l’histoire d’un ouvrier immigré, sans tomber dans une dénonciation ou un jugement moral et politique qui réduisent la dimension universelle, trans-idéologique et intemporelle de la pièce. Ce qui m’intéresse, c’est d’en parler par les larmes, c’est-à-dire au-delà des larmes. Comment le soldat Woyzeck peut-il être personnifié dans le monde aujourd’hui ? Comment l’histoire et la littérature dialoguent-elles avec le récit personnel ? Jean-Pierre Baro

Les Sorcières

L’histoire est celle de Boy, un petit garçon norvégien orphelin qui part habiter chez sa grand- mère. Celle-ci, grande fumeuse de cigares et conteuse d’histoires fantastiques, est aussi spécialiste des sorcières. Le hasard va les conduire tous deux dans un hôtel anglais où se déroule le congrès annuel des sorcières, présidé par la terrifiante, répugnante, insaisissable Grandissime Sorcière. Notre courageux petit héros va déjouer leurs plans monstrueux avec l’aide de son encyclopédique grand-mère.

Le Rêve d’Anna

Le Rêve d’Anna est construit comme une grande broderie à deux faces : celle que l’on regarde, « la belle », et l’autre, « la moche », celle que l’on cache, pleine de nœuds et de couleurs mélangées. Eddy Pallaro nous invite à changer de point de vue sur les choses, à les regarder d’ailleurs, de plus haut, de plus bas, depuis le rêve, ou depuis la colère, depuis les yeux d’Anna, de son père, du Cheval ou du Taureau. Ces acrobaties de la pensée éclairent le monde avec le souffle poétique de son écriture théâtrale. Monter Le Rêve d’Anna aujourd’hui répond pour moi au désir d’aborder toutes ces questions avec les jeunes spectateurs. J’ai envie d’investir théâtralement le décalage qui existe entre différentes façons d’appréhender le monde selon que l’on est un adulte ou un enfant. La question sociale, particulièrement celle du travail et du pouvoir (son corollaire), mérite d’être abordée avec le jeune public car elle fait partie de son quotidien. Le Rêve d’Anna est aussi l’occasion d’élargir mon travail sur l’hyperréalisme en marionnettes. Les personnages liés à la réalité d’Anna sont « joués » par des marionnettes et ceux liés au père par des acteurs. Bérangère Vantusso

Joséphine (Les Enfants punis)

Joséphine a sept ans et son père vient encore de la punir. Cette fois, ça commence à bien faire… La reine des bêtises est privée de sortie. Ses parents sont à bout de nerfs ! Mais peut-on rester cloîtrée, lorsque faire des bêtises est un art de vivre ? Joséphine, qui fourre son nez partout, décide de monter au grenier. Là, elle découvre une porte cachée derrière des piles de cartons. En cachette, elle ouvre cette porte, qui claque violemment derrière elle. Joséphine est enfermée dans le placard des enfants punis… Commence alors une aventure très inattendue…

Gertrud

Gertrud est la tragédie d’une femme qui renonce radicalement à tout ce qui n’est pas en accord avec son désir immédiat et n’accepte aucun compromis. Elle ne veut pas vieillir, rester figée alors que le temps passe. Elle est une Nora, une Hedda Gabler qui ne se suicide pas. Elle va de l’amour à la solitude, mais son renoncement ne la conduit pas dans l’impasse. Elle ne va ni vers la mort, ni au couvent, mais ailleurs. Elle quitte le monde, cette société étriquée et médiocre qui la vide et ne lui offre pas la possibilité de vivre son rêve d’amour. Personnage en mouvement, si elle s’arrête, quelque chose en elle meurt. Le vide qu’elle ressent est un appel. Ce qu’elle nomme l’amour : une étreinte de l’âme et du corps.

La réflexion sur l’amour au cœur de la pièce est étroitement liée au politique. Söderberg décrit le conflit entre la réussite sociale et l’amour en dénonçant la corruption de l’être dans la célébrité. Il réalise une critique féroce de l’arrivisme en exposant des personnages rongés par leur ambition. La reconnaissance sociale n’est pas une garantie du bonheur et les personnages de Gertrud en font tous l’amère expérience. Leur désir intarissable de reconnaissance en amour, en art, en politique, les conduit tous à une solitude extrême. Gertrud aborde ces thèmes avec simplicité, on se reconnaît immédiatement dans les mots de ces personnages. La pièce est à la fois épurée et d’une grande densité, Hjalmar Söderberg parvient à intensifier le réel et à photographier les âmes de ses personnages. Figures symboliques d’une société bourgeoise de la fin du XIXe siècle : l’avocat, l’écrivain, le compositeur, trois hommes, trois destins liés à Gertrud. Chaque phrase nous renvoie à nos doutes, nos batailles.

J’ai souhaité une mise en scène épurée, chorale et chorégraphique afin de représenter physiquement ce conflit du corps et de l’âme au cœur de la pièce. L’enjeu pour l’interprète, à travers ces personnages qui font le récit des sentiments qui les traversent et les bouleversent, est de trouver l’émotion du langage parlé, la sensualité de la parole et de la pensée, son corps, son érotisme. Gertrud est chanteuse, une cantatrice reconnue. La musique, l’opéra, au cœur de l’intrigue et de l’essence de la pièce, traversent le spectacle. Maria Callas, Montserrat Caballé, Nina Simone ont hanté et inspiré la création musicale pour constituer un paysage sonore, une composition contemporaine inspirée par leurs chants et leurs arias. Un dialogue entre les époques s’inscrit dans tous les aspects de la mise en scène, de la musique en passant par le décor ou les costumes, il crée l’intemporalité nécessaire pour que les spectateurs s’identifient, non pas à une époque particulière, mais à l’intemporel de la représentation […]

Comme Ingmar Bergman, Söderberg regarde à travers le miroir. Le miroir, c’est se regarder avant d’être soi-même regar-dé, exposé, c’est le visage qu’on prépare, pour savoir qui on est. Si l’objet miroir n’a aucun sens en soi, il ne trouve sa valeur et son sens que s’il reflète quelque chose. Ici, c’est la vie même qu’il réfléchit.

Jean-Pierre Baro

Moby Dick

Attiré par le grand large, Ismaël s’embarque sur le baleinier Pequod. Lancé à l’aventure, il comprend rapidement que ce bateau ne chasse pas n’importe quelle baleine. Achab, son capitaine, est sur la piste de Moby Dick, l’immense cachalot blanc qui lui a arraché une jambe par le passé. Voilà le Pequod et son équipage lancés dans un périple autour du monde à la poursuite de l’animal féroce, dont Achab a juré de se venger…

La Pluie d’été

Publié en 1990, La Pluie d’été raconte avec humour et humanité, l’histoire d’une famille d’immigrés – le père, la mère et les nombreux enfants – à Vitry-sur-Seine. Ernesto, l’aîné, qui ne sait ni lire ni écrire, refuse d’aller à l’école, parce qu’on lui apprend des choses qu’il ne sait pas. Dans un grand livre brûlé, il découvre l’histoire ancienne d’un vieux roi, qu’il ranconte à ses « brothers et sisters ». Le garçon comprend sans apprendre : la physique, les mathématiques, la philosophie… Ainsi, sa mère, son père, son instituteur, tout le monde est déboussolé…