Puisque c’est comme ça je vais faire un opéra toute seule.

Depuis qu’Anya a grandi, les regards autour d’elle ont changé. Ceux des hommes, ceux des femmes et ceux de ses camarades. Anya déborde d’envies, de musique… et de colère face à l’injustice, aux interdits, aux injonctions à devenir autre chose que ce qu’elle veut être : libre ! On lui dit que les grandes compositrices, ça n’existe pas ? Puisque c’est comme ça, elle s’enferme dans sa chambre pour faire son opéra toute seule, en promettant : « Moi, Anya Karinskaya, je serai la plus grande compositrice de tous les temps. »

Avec fantaisie et humour, l’autrice-compositrice-interprète Claire Diterzi nous plonge dans le cœur d’une jeune fille nourrie par l’énergie de révolte et la passion de la musique. Une pièce musicale qui confirme que les colères d’enfant, loin de n’être que des caprices, sont d’immenses puissances de réinvention.

Là où je croyais être il n’y avait personne

Les metteur.e.s en scène Anaïs Muller et Bertrand Poncet n’ont pas hésité à mélanger le vrai au faux, leurs propres vies et la pure fiction pour créer leurs personnages de scène, déjà présents dans le cycle Les Traités de la perdition dont Là où je croyais être il n’y avait personne est le deuxième volet. Alors que Bert et Ange jouaient à faire du théâtre pour tromper l’ennui et devenir d’autres personnes dans Un jour j’ai rêvé d’être toi , les voici de nouveau mettant de côté fantasmes fanés et vies rêvées pour commencer à écrire une histoire qui leur est propre.
Lors d’un bal, alors qu’ils sont à la recherche d’une idole, c’est Marguerite Duras descendue du ciel qui vient leur porter secours. Le duo tente alors de voir le monde à travers les yeux de l’écrivaine et de l’entendre depuis sa perspective pour comprendre enfin ce que peut avoir en tête celui qui se met à écrire.

Dissolution

Alors que son fils et son petit-fils lui rendent visite à l’hôpital, un grand-père se lève de son lit pour parler. Il s’adresse à nous comme à un seul enfant pour nous raconter une histoire précieuse et essentielle avant son départ…

Julia Vidit propose à l’auteure Catherine Verlaguet de poursuivre l’écriture de Dissolution, pièce courte et inspirante qui parle de disparition et de filiation, de forces qui se transmettent, de fleurs qui poussent et d’enfants qui grandissent. La rencontre entre trois générations sera placée au cœur du spectacle, interprété par un comédien dont le visage, les rides et le souffle nous raconteront une vie qui s’efface peu à peu, jusqu’à se dissoudre, pour laisser le champ libre aux enfants qui l’écoutent. Une proposition en forme d’ode à la vie, emprunte de douceur et de poésie, dont les enfants sortiront fortifiés.

Jamais dormir

Thalia ne dort pas. C’est impossible. Il y a trop à inventer la nuit. Trop à découvrir. Surtout quand on a la chance d’habiter un lit-couteau-suisse, de connaître le passage des mondes engloutis, d’être la soeur secrète d’un nuage. Surtout quand la vie derrière la porte est trop dure à rêver. Autour d’un dispositif scénique très simple, un lit qui tour à tour devient navire, cabane, tapis volant, une petite fille de 8 ans raconte les mondes qu’elle fabrique la nuit pour échapper à la violence de son environnement.

Avec cette pièce, l’auteur et metteur en scène Baptiste Amann rend hommage à l’imaginaire, aux petites filles qui débordent, à la nuit et à son pouvoir fantasmagorique. Un récit frondeur et aventurier, comme un échantillon des mille vies qui se réinventent dans le secret des chambres d’enfants que la souffrance a conduits à produire de la beauté.

Je suis une fille sans histoire

Pourquoi est-on triste quand le personnage de notre film préféré meurt ? Existe-t-il une différence entre la fiction et le mensonge ? Pourquoi les femmes ont-elles si souvent un rôle marginal dans les récits ? Alice Zeniter répond à toutes ces questions et à bien d’autres au fil d’une conférence gesticulée aussi érudite que vivifiante. La romancière de L’Art de perdre, prix Goncourt des lycéens en 2017, est également spécialiste en narratologie. En une heure et quart, elle nous explique comment la fiction contribue à forger nos représentations du monde, nous livre tous les secrets du « storytelling » et nous apprend à déjouer les fake news, convoquant tour à tour Ursula Le Guin, Aristote, Saussure ou Baptiste Morizot. Simplement, et avec beaucoup d’humour.
Pour la mettre en scène, le circassien Matthieu Gary crée le décor d’un bureau en temps d’écriture, tapissé de feuilles volantes en guise de notes, dont certaines constituent même un igloo où Alice trouve refuge dans les moments de doute. Loin des très rébarbatifs cours magistraux, un spectacle-conférence engagé et idéal pour stimuler notre appétit d’histoires !

Depuis que je suis né

Il a vu sa grand-mère, une femme éminente, écrire ses mémoires. Pourquoi ne ferait-il pas la même chose, même s’il n’a que 6 ans et vient juste d’apprendre à lire et écrire ? C’est ainsi qu’un petit garçon se lance dans ce projet de grande ambition : se livrer au récit rétrospectif des événements marquants de sa propre existence. De sa naissance à ses premiers babillages, de l’épopée de la crèche à l’entrée en maternelle, des premiers apprentissages à la découverte de la notion nébuleuse de « travail », rien ne sera laissé de côté dans son autobiographie, racontée en mots et en chansons.

Avec ce projet, David Lescot écrira pour la première fois à destination des enfants de 6 ans. Il mettra en scène son jeune personnage dans la « chambre » de son imagination, au cœur d’un petit castelet contenant des installations d’objets sonores et de machines musicales savamment bricolées.

Nos petits enterrements

Par une chaude et languissante journée d’été, Sami, Esther et Lolo trouvent sur le rebord de la fenêtre la minuscule dépouille d’un bourdon. Intrigués et fascinés, ils décident de l’enterrer. Aussitôt pris par le jeu de ces funérailles improvisées, ils s’élancent à travers la campagne en quête d’autres animaux à honorer.
Aventures, poésie et ode à la nature se conjuguent dans ce spectacle qui pose à hauteur d’enfant les questions de notre existence et de notre finitude. Pour accompagner les péripéties de ce joyeux trio redoublant d’ingéniosité pour trouver ces animaux et les célébrer, Aurélie Hubeau a fait appel à Julie Faure-Brac. Dans ses traits de crayon minutieux, ses papiers froissés et ses sculptures monumentales, la plasticienne fait naître au plateau un fabuleux bestiaire à poils et à plumes, qui se joue des proportions pour mieux témoigner de la relation sensible entre l’enfant et l’animal. Pour les trois amis, ces petits rituels mortuaires seront en effet, avant tout, une invitation à se rapprocher de la magie du vivant et à révéler leur sensibilité, leur émotion et leur créativité.

Jazz partage #2

PROMO DU WEB : 12€ la place (valable uniquement en ligne)

C’est lors d’un voyage au Mali que la pianiste compositrice Ève Risser a découvert la chanteuse Naïny Diabaté. Entre la griotte vénérée de Bamako et celle qui trace sa route au carrefour du jazz, des musiques improvisées et contemporaines, l’admiration mutuelle a rapidement fait place au désir d’un projet commun.

Imaginez la rencontre entre le Kaladjula Band, orchestre boosté par une énergie exclusivement féminine, et le Red Desert Orchestra, groupe d’instrumentistes avide d’espaces musicaux toujours renouvelés. Ainsi est né « Kogoba Basigui », associaton inédite, libre et aventureuse, entre les sonorités traditionnelles du Mali et le jazz contemporain : un nouveau continent musical qui pulvérise les codes, diffuse un charme enchanteur et nous communique son énergie vivifiante.

Et si tu danses

Poucet est devenu adulte. Il est ramasseur de pierres. En arrivant dans le lieu de la représentation, il se rend compte que c’est ici que toute son histoire a commencé. Il a besoin des enfants pour retrouver le chemin de ses souvenirs, de ses peurs et de ses joies.

S’adressant pour la première fois aux enfants dès 4 ans, la chorégraphe et danseuse Marion Lévy s’est associée à l’autrice Mariette Navarro pour créer un spectacle interactif dans lequel le public participe activement à l’avancée du récit. Ensemble, public et interprète transforment petit à petit l’espace qui les entoure et inventent le chemin de leur propre danse. Un pur moment de poésie et de gaieté.

Un flocon dans ma gorge

Depuis toute petite, Marie-Pascale s’amuse à créer des sons avec sa voix ; des sons très graves, provenant du fin fond de sa gorge, qu’elle n’a ni appris ni entendus. Un jour, en écoutant un disque de chant inuit, elle s’exclame : « C’est ma voix ! » Mais comment l’art du « katajjaq », ce jeu vocal pratiqué depuis des siècles par des femmes vivant dans l’Arctique, s’est-il inscrit spontanément dans sa voix à elle, petite fille habitant à des milliers de kilomètres ?

Constance Larrieu s’inspire de l’histoire de Marie-Pascale Dubé, chanteuse et comédienne franco-québécoise, et invente un road-trip vocal joyeux et onirique qui célèbre les pouvoirs de la voix. Marie-Pascale incarne son propre rôle au plateau, accompagnée de David Bichindaritz, multi-instrumentiste qui compose une bande-son en live. Ensemble ils nous content l’histoire merveilleuse qui se cache dans notre voix, formidable moyen d’expression des sentiments, de compréhension de soi et d’ouverture à l’autre.