Icare

Icare, 4 ans, habite une ville qui effraie son père : les rues, le tram, le parc, les Autres. De jour comme de nuit, Icare vit sous haute protection : combinaison, gants, casque. Le père aime son fils. Le père protège son fils. Icare n’ose rien. Sauter le muret ? Trop risqué ! Mettre le couvert ? Trop dangereux ! Accoster Ariane ? Trop audacieux ! Mais les moqueries des autres, ça fait mal aussi. Alors, Icare décide de grandir, malgré les interdits de son père. L’aventure commence ici − celle de la vie − lorsque sur le chemin de l’autonomie, de petites ailes lui poussent dans le dos…

À la croisée du conte et du vraisemblable, Icare met en scène une lecture inédite du mythe éponyme, celle de l’éloge du risque. Comme une partition sur mesure où chaque discipline s’imbriquerait tout en nuances, cette pièce baignée d’un environnement visuel fort, réunissant théâtre, ombres projetées, univers circassien du trampoline et musique live vous promet un spectacle total, visuel et poétique. Recommandé aux enfants comme aux parents !

Comme il vous plaira

Après avoir banni son frère aîné du royaume, le duc Frédérick chasse de la famille sa nièce Rosalinde, dont l’impertinence et l’amour naissant pour Orlando, jeune homme à qui tout réussit, gênent le pouvoir en place. Révoltée par cette décision, la jeune Célia refuse d’abandonner sa cousine adorée et s’enfuit avec elle vers le bois d’Ardennes. L’une déguisée en page et l’autre en bergère, elles partent à la recherche du père de Rosalinde, qui s’est réfugié dans la forêt. Un lieu de nature sauvage et féerique où vont se croiser paysans, nobles, poètes et amoureux.

Jalousie, trahison, romance et confusion des genres sont au rendez-vous dans cette pétulante comédie de William Shakespeare, emmenée par neuf comédiens bouillonnant d’énergie et de générosité, à commencer par Barbara Schulz dans le rôle de Rosalinde et de son alter ego masculin Ganymède. Mêlant sa propre fantaisie à celle de l’auteur, Léna Bréban invite la chanson pop dans sa mise en scène et exploite toute la palette de jeu de ses interprètes, qui prennent autant de plaisir à jouer qu’à chanter. Entre les célèbres tirades shakespeariennes sont ainsi glissés avec malice des refrains bien connus signés Diane Tell, Lou Reed ou Michel Polnareff, témoignant que notre quête d’amour et de bonheur est éternelle !

Ce spectacle a été récompensé par le Molière du spectacle de théâtre privé, le Molière de la mise en scène dans un spectacle de théâtre privé pour Léna Bréban, le Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre privé pour la comédienne Barbara Schulz et celui de la comédienne dans un second rôle pour Ariane Mourier, et le prix du syndicat de la critique du spectacle privé en 2022. Léna Bréban a reçu le Prix SACD Nouveau Talent Théâtre en 2022.

Le Conte d’hiver

Léonte et Hermione, jeunes et magnifiques roi et reine de Sicile, attendent leur deuxième enfant. Mais Léonte, après avoir remarqué quelques signes d’affection entre sa femme et son meilleur ami, soupçonne ce dernier d’être le vrai père de l’enfant. Commence alors la tragédie, la descente aux enfers pour tout le royaume. Léonte croit voir la vérité quand tout le monde autour de lui est aveugle. Sa jalousie change sa perception du monde.

Avec seulement six comédiens et comédiennes qui jouent près d’une vingtaine de personnages, Le Conte d’hiver nous plonge dans l’esprit de Léonte, ses fantasmes et rêves de rédemption.

Vienna !

Fondé en 2018 entre Berlin et Paris, le trio à cordes Arnold est un objet rare et surprenant dans le paysage musical européen. Ces musiciens versatiles et lauréats de prestigieux concours internationaux se démarquent par la recherche constante d’une sonorité d’une grande homogénéité habituellement exclusivement réservée aux quatuors à cordes et d’un caractère d’ensemble d’une grande forceexpressive.

Olivia Ruiz

Artiste protéiforme, Oliva Ruiz a bien changé depuis sa première apparition sur nos petits écrans. Vingt ans – et presque autant de « tubes » – plus tard, l’artiste plonge dans la profondeur de ses origines espagnoles et l’exil subi par ses trois grands-parents. En 2020, elle a livré ce récit intime dans un livre devenu best-seller, La Commode aux tiroirs de couleurs. Le spectacle Bouches cousues en est à sa manière un prolongement.

L’artiste puise dans le répertoire espagnol les textes et mélodies imprégnés de cette mémoire et de ces émotions encore brûlantes. Elle y parle du déracinement de ceux qui ont fui la guerre civile et la dictature franquiste, évoque le poids des secrets, revendique haut et fort « le droit de savoir » d’où elle vient pour savoir où elle va. Entourée de quatre musiciens, elle porte avec autant d’intensité les chants révolutionnaires (Ay Camela !), les morceaux empreints de tendresse et de nostalgie, tels que Porque te vas, Piensa en mi et Volver, et les extraits de son propre répertoire. Aux murs, des projections d’images d’archives et des citations de Pablo Neruda ou Boris Cyrulnik viennent donner tout leur sens aux paroles. Un concert magnifique en forme de quête identitaire.

Heï Maï Li et ses ciseaux d’argent

Dans un petit village de Chine, blotti au pied d’une haute montagne abritant son protecteur le Dragon de glace, Heï Maï Li fait le bonheur des habitants. Dans la poche de son tablier, nulle baguette magique mais des ciseaux d’argent et du papier! Avec ses doigts de fée, elle plie, replie, coupe et découpe, jusqu’à faire naître un monde coloré, peuplé d’animaux et de fleurs rêvés, sous les yeux émerveillés des enfants. La rumeur se répand ainsi qu’Heï Maï Li peut «tout faire» avec ses ciseaux d’argent, tant et si bien que sa renommée grandissante parvient jusqu’aux oreilles de l’Empereur, à la volonté de puissance insatiable… Une nuit, Heï Maï Li est emprisonnée dans la plus haute tour du palais: «Je t’ordonne de fabriquer des diamants, des dizaines, des centaines, des milliers de diamants! Tu ne sortiras pas d’ici avant que ce coffre ne soit plein!» Dans la tourmente, Heï Maï Li n’est pas seule. Le Dragon de glace veille…

Un théâtre d’ombres et de papier comme un cocon aux couleurs de l’enfance, pour partager un doux moment de poésie en famille !

Mes parents

En mars 2020, tout s’est arrêté. Mais certainement pas la création théâtrale ! Né en plein confinement avec comme matériau de base des interviews réalisées via écrans interposés, ce spectacle performatif de Mohamed El Khatib mêle le jeu et la réalité, l’intime et la fiction. Qui étaient nos parents avant d’être parents ? Qui sont ces personnes que nous n’avons pas connues et qui nous ont ensuite tout appris ?

Le metteur en scène interroge les notions de transmission entre deux générations, de mémoire et d’héritage, contre ou avec lequel on se construit. Au travers de photos de mariage, de messages téléphoniques ou encore d’anecdotes de vie s’édifie une pièce chorale qui dépeint la réalité de la relation parents-enfants d’aujourd’hui. Sur un plateau quasi nu, les élèves de la promotion 10 de l’école du TNB ne se contentent pas de décrire et de raconter ceux qui les ont élevés. Ils les incarnent aussi, les caricaturent parfois, portant sur eux un regard tendre et cruel. Leurs confidences nous touchent avec légèreté et justesse.

France-fantôme

XXVe siècle, Neuvième Révolution scopique : nous voilà plongés dans un monde où l’on décharge ses souvenirs dans des coffres-forts numériques reposant au fond de l’océan pour permettre, une fois que la mort de l’enveloppe corporelle survient, leur téléchargement dans le corps d’un autre. Chaque disparu peut ainsi être « rappelé » par ses proches et réintégrer le monde des vivants. Véronique M., inconsolable depuis la perte de son mari Sam, va tenter de retrouver l’amour de sa vie…

Troisième spectacle de Tiphaine Raffier, France-fantôme est à la fois une œuvre d’imagination, une dystopie et une histoire d’amour et de chair. Une pièce dont la construction narrative, la réflexion qu’elle inspire et la maîtrise du suspense évoquent les chefs-d’œuvre de la science-fiction. L’intime et les sentiments se mêlent à une technologie poussée à l’extrême pour nous mettre face à des questions profondes : À quoi sert le cerveau humain quand sa mémoire est externe ? Comment aimer sa femme avec les bras d’un autre ? Dans une société hypermnésique, l’art est-il encore utile ? Avec neuf acteurs et musiciens sur scène, Tiphaine Raffier relève haut la main le défi d’amener la science-fiction sur un plateau de théâtre.

J’aurais mieux fait d’utiliser une hache

Le spectacle interroge la fascination collective autour des crimes, des récits que l’on s’en fait et de la façon dont ils irriguent la fiction. Qu’est-ce que la production médiatique et culturelle raconte de notre société ? À sa manière, absurde et décalée, le collectif Mind The Gap répond à cette question en imaginant un spectacle composite, fabriqué avec des références cinématographiques et quelques litres de faux-sang, dans un jeu de massacre qui joue avec les attentes du public. Le spectacle est construit autour de deux univers fictionnels qui se répondent. La première partie est traitée comme une fiction radiophonique bruitée en direct par les interprètes. Les sons y activent un imaginaire collectif, celui de la forêt, de la nuit, des histoires racontées au coin du feu. La seconde est une scène de meurtre qui se déroule dans une cuisine, à la manière du film Scream, répliquée ad nauseam en de multiples variations tandis que se dévoile peu à peu la mécanique de cette fabrique artisanale du meurtre.

Seuil

“Vous m’avez tuéR”. Une nuit, Mattéo, 14 ans, laisse un message sur les réseaux sociaux avant un inquiétant silence. Deux jours après, la police intervient au collège et interroge Noa, interne de la chambre 109. Témoin principal ou suspect, Noa devra répondre de ses actes, lui qui dit n’avoir rien fait. Conçu à la manière d’un jeu de piste impliquant plusieurs acteurs du collège, Seuil joue sur différentes temporalités pour reconstituer les pièces du puzzle.

L’autrice Marilyn Mattei a imaginé cette histoire après qu’un principal lui a fait part d’une série d’agressions sexuelles entre garçons survenue dans son établissement, perçue par beaucoup – notamment le père de l’un des bourreaux – comme un simple jeu. Par la fiction, Seuil questionne le consentement et la façon dont le modèle viril contemporain, marqué par la violence, se construit encore à travers des rites de passage.